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[Commlist] CfP: Special issue on Storage
Thu Sep 03 16:03:40 GMT 2020
Please find below a call for papers for the French journal /Le Temps des
Médias/. This issue is dedicated to storage and more precisely to media
storage (the call for papers is also available online in French and
English at :
http://www.histoiredesmedias.com/Appel-a-articles-Le-Temps-des,8434.html
<http://www.histoiredesmedias.com/Appel-a-articles-Le-Temps-des,8434.html>)
///english below///
Appel à articles Le Temps des médias, "Stocker" (n° 38, printemps 2022)
Dossier coordonné par Katharina Niemeyer et Valérie Schafer
Si la mémoire et l’archive ont fait l’objet d’un intérêt certain et
transdisciplinaire, le stockage – de contenus médiatiques,
d’informations, de données, de documents et d’objets, mais aussi l’usage
de ces stocks médiatiques, a bénéficié d’une attention plus discrète. En
particulier les recherches ont rarement pensé le stockage en lien avec
les pratiques qui lui sont intrinsèques sur la longue durée.
Au cœur de ce dossier sont donc le stockage des médias, le stockage par
les médias, les usages des stocks médiatiques ainsi que la rencontre de
ces trois pratiques. Que ce soit sur le plan individuel, collectif,
professionnel ou institutionnel, nous souhaitons les penser dans le
temps long de l’histoire des médias, en remontant par exemple à la
republication d’articles dans des gazettes, aux agences d’information
dès le XIXè siècle, au phonautographe de Scott de Martinville, au
paléographe de Cros ou même à l’instauration du dépôt légal par François
Ier, voire au volumen et codex (Laguës, Beaudoin et Chapoutier, 2017).
En creux se cache aussi une invitation à analyser le flux et la
rémanence (Merzeau, 2009).
L’histoire du stockage est souvent limitée à une généalogie linéaire et
technique des supports. Celle-ci est encore partielle et des travaux
récents se sont intéressés au stockage pré-numérique (Priestley et Haigh
in Haigh, 2019) et à la transition du mode analogique au numérique
(ruban perforé, tambour magnétique, mémoire à tube). Elle est également
centrée sur la période récente alors que l’archivage de « soi », la
boite à chaussures contenant des documents privés (Van Dick, 2005) et
bien d’autres pratiques incitent à remonter aux périodes pré-numériques,
voire pré-contemporaines. De plus, la traduction récente de
l’archéologie des média (Parrika, 2017) témoigne de l’intérêt et de la
nécessité d’approches alternatives et complémentaires à ces généalogies
techniques linéaires et centrées sur l’innovation (Pelé et Pisano, 2016
; Thibault et Trudel, 2015). Les approches et théories - nommées
maintenant archéologie des médias - ayant émergé en Allemagne dans les
années 1980 et 1990 au sein des sciences de la culture et de la
technique (Kittler, 1985) mais aussi en France avec la médiologie, ont
dessiné une piste de concordance entre « matière organisée » et «
organisation matérialisée » (Debray, 1991 ; Merzeau, 2006). Elles ont
invité à des renouvellements, tout en interrogeant encore peu les
pratiques privées, intimes et/ou les émotions entourant les « médias de
stockage » et leur rapport à nos souvenirs (Jacques, 2020 ; Magaudda et
Minniti, 2019). Aussi c’est sous l’angle technico-social et notamment
sous l’angle des pratiques médiatiques (Kirschenbaum, 2008 ; Paci, 2015)
que ce numéro entend aborder le stockage, en cherchant notamment à le
comprendre par une approche à hauteur d’usages s’intéressant aux
actions, réactualisations, remédiations, intermédiations et recyclages
du contenu stocké (images, sons, information, codes).
Activité sans doute parfois triviale, à plus d’un titre le stockage et
la réactivation mnémonique de ses contenus soulèvent pourtant des enjeux
déterminants pour saisir la relation de nos sociétés aux productions
médiatiques, à l’information et aux données, mais aussi nos rapports à
la mémoire et à l’historiographie. Des pratiques très « banales » de
stockage de nos propres données sur une clé USB, un disque externe ou
sur « le nuage » au stockage de l’information en tant qu’enjeu
économique, géopolitique ou juridique pour les organisations et
institutions, il invite à penser autant les pratiques individuelles que
collectives, « amateures » ou professionnelles. C’est leur mutation ou
co-existence au fil des années, des supports (du juke box au MP3 en
passant par la cassette audio, de la VHS à la VOD, sans oublier le DVD
et le Blu-Ray, de la disquette et du CD-Rom au nuage), de leurs
capacités toujours croissantes, de l’élargissement de la notion de
patrimoine et de ses formes numériques (Bachimont, 2017 ; Treleani,
2017), de leur remobilisation (collage, rediffusion, mashup, etc.), de
leur obsolescence (transfert des informations mais aussi émulation et
perte de données) qui nous intéresse ici.
Sensible à la longue durée, ce dossier sera donc ouvert à des
propositions qui s’inscriront notamment dans ces trois axes principaux
(ou porteront sur un sujet reliant ces axes) :
(1) Médias et stockage : approches théoriques et historiographiques
• L’archéologie des médias, la philosophie des médias, les études sur
l’intermédialité, la mémoire ou encore la médiologie comme théories et
méthodes permettant de questionner des supports médiatiques oubliés ou
enfouis en les reliant à la question du stockage, des pratiques et des
concepteur.e.s.
• Les réflexions plus théoriques sur le rapport de nos sociétés au
stockage, au regard notamment (et parfois en creux) des enjeux
d’archivage, de patrimonialisation ou encore de gestion des données
(2) Stockage des médias
• Les pratiques (mnémoniques) et usages de stockage et leur évolution à
travers le temps (photographies de famille, objets de collection divers,
passage et (co-)usage du stockage analogique et du stockage
informatique, etc.)
• L’histoire sociale, technique et économique de supports de stockage
précis (depuis le cylindre phonographique, la cassette audio ou vidéo,
la microfiche et les cartes perforées et bandes magnétiques par exemple
jusqu’aux data centers en incluant, par exemple, le CD Rom, la clé USB,
le disque dur, le scanner, le MP3, etc.), saisis de manière individuelle
ou comparative
• Le stockage et le passage à l’archivage des médias (histoire d’une
institution comme l’Ina ; stockage de musique sur cassette audio, MP3,
etc. ; stockage de vidéos personnelles, etc.)
• Des études de cas historiques portant sur des écosystèmes de stockage
de l’information
(3) Fabrication et utilisation des « stocks médiatiques » et des stocks
d’informations
• Le lien affectif et émotionnel au stockage comme pratique de
sauvegarde et de transmission de l’information, mais aussi comme
savoir-faire, bricolage artisanal et professionnel
• La réutilisation des « stocks médiatiques » (rediffusion d’émissions,
ré-exploitation d’images archives, remix, collage, mashup, etc.)
• L’exploitation de stocks d’information (depuis les débuts de la presse
jusqu’au journalisme des données)
• L’évolution des professions et professionnel.le.s du stockage de
l’information
Modalités de soumission
Un résumé de 500 à 650 mots, accompagné d’un titre, d’une courte
bibliographie et biographie (exclues des 500 à 650 mots) sont à envoyer
conjointement à
Katharina Niemeyer : (niemeyer.katharina /at/ uqam.ca) et Valérie Schafer :
(valerie.schafer /at/ uni.lu)
avant le 6 novembre 2020.
Suite du calendrier : Retour aux auteurs : début décembre 2020 Remise
des articles (35 000 signes) : pour début juin 2021 Processus
d’évaluation Parution au 1er semestre 2022
______________________________________________
English version
Edited by Katharina Niemeyer and Valérie Schafer
Although the topics of memory and archives have given rise to
considerable cross-disciplinary interest, the issue of storage – of
media content, information, data, documents and objects, as well as the
use of stored content – has received less attention. In particular, and
more specifically in French speaking scholarly work, research has rarely
viewed the question of storage in conjunction with the related long-term
practices.
This special issue therefore intends to explore three strands – the
storage of media content, storage media, and the use of stored content–
and links between them. Whether on an individual or collective,
professional or institutional level, we want to investigate these
questions from a long-term media history perspective, going back for
example to the republication of articles in gazettes, the emergence of
news agencies in the 19th century, Scott de Martinville’s phonautograph,
the paleophone invented by Cros – even the introduction of the legal
deposit by French King Francis I and the volumen and codex (Laguës,
Beaudoin and Chapoutier, 2017). The related issues of flows and
persistence also merit analysis (Merzeau, 2009).
The history of storage is often limited to a linear, technical genealogy
of storage media – and one that remains patchy. Recent research has
looked at pre-digital storage (Priestley and Haigh in Haigh, 2019) and
the transition from analogue to digital methods (punched tape, magnetic
drum, cathode ray tube). There is also a tendency to focus on recent
history, despite the fact that the archiving of the “self”, the shoebox
filled with private documents (Van Dick, 2005) and many other practices
encourage us to go back further, to pre-digital or even pre-contemporary
periods. Moreover, the translation into French (Parrika, 2017) of What
is media archeology ? (Parrika, 2013) demonstrates the value and
importance of alternative approaches (and their international
circulation) that complement these technical, linear, innovation-centred
genealogies (Pelé and Pisano, 2016 ; Thibault and Trudel, 2015). The
approaches and theories – now known as media archaeology – that emerged
in Germany in the 1980s and 1990s within cultural and technical science
(Kittler, 1985), and also in France with mediology, charted a path
between the notions of “organised matter” and “materialised
organisation” (Debray, 1991 ; Merzeau, 2006). Although they have
encouraged new perspectives, as yet they have generally failed to
explore private, personal practices and/or the emotions caught up in
“storage media” and their links with our memories (Jacques, 2020 ;
Magaudda and Minniti, 2019). This journal issue therefore intends to
explore the question of storage from a socio-technical perspective, in
particular from the angle of media practices (Kirschenbaum, 2008 ; Paci,
2015), in a bid to shed new light on the topic via a use-based approach,
focusing on how stored content (images, audio footage, information and
codes) is handled, retooled, improved, intermediated and recycled.
While undoubtedly sometimes a trivial activity, in many respects the
storage and “mnemonic reactivation” of content raise key issues that
help us understand how society relates to media production, information
and data, while also clarifying our own relationship with memory and
historiography. From the practice of storing our own data on a USB
drive, external disk or “cloud” to the storage of information by
organisations and institutions for vital economic, geopolitical and
legal reasons, the question of storage encompasses both individual and
collective, “amateur” and professional practices. What interests us here
is the transformation or co-existence of these practices over time (from
juke boxes to audio cassettes to MP3s, from VHS to VOD, not forgetting
DVDs and Blu-rays, from floppy disks and CD-Roms to the cloud), their
ever-increasing capacities, the broadening notion of heritage and its
digital forms (Bachimont, 2017 ; Treleani, 2017), the recycling of
content (collage, redistribution, mashup, etc.) and the question of
obsolescence (information transfer and also emulation and data loss).
This special issue encourages a long-term perspective. It welcomes
proposals that fall within the following broad areas (or look at a
subject linking them) :
(1) Media and storage : theoretical and historiographical approaches
• Media archaeology, media philosophy, studies on intermediality, memory
or mediology as theories or methods that shine a light on forgotten or
disregarded storage media by linking them to questions related to
storage, practices and designers
• Theoretical reflections on society’s relationship with storage, taking
particular account of the (sometimes hidden) challenges of archiving,
heritagisation and data management
(2) Storage of media content
• Storage practices (mnemonics) and uses and their development over time
(family photographs, collections of objects, the transition between and
(simultaneous) use of analogue and computer storage, etc.)
• The social, technical and economic history of specific storage media
(from phonograph cylinders, audio and video cassettes, microfilms,
punched cards and magnetic tape to data centres, including, for example,
CD-Roms, USB drives, hard disks, scanners, MP3, etc.), whether
individually or comparatively
• Storage and archiving of media material (the history of institutions
like the French National Audiovisual Institute (INA) ; storing music on
audio cassettes, in MP3 format, etc. ; storing home videos, etc.)
• Historical case studies about information storage ecosystems
(3) Production and use of stored content and information
• Our emotional bond with storage as a means of saving and sharing
information, and also as a skill, a form of amateur and professional
bricolage
• Reusing stored media content (rebroadcasting programmes, reusing
archive images, remixing, collage, mashups, etc.)
• Using stored information (from the early days of the press to data
journalism)
• The development of professions and professionals in the area of
information storage
Submission
Please send an abstract of 500 to 650 words, together with a title, a
short bibliography and a biography (not included in the word count),
jointly to
Katharina Niemeyer : (niemeyer.katharina /at/ uqam.ca) and Valérie Schafer :
(valerie.schafer /at/ uni.lu)
by 6 November 2020.
Timetable
Feedback to authors : early December 2020 Submission of articles (35,000
characters) : by early June 2021 Peer review process Publication in the
first half of 2022
Références citées ou suggérées / Cited or suggested references
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